Lundi 11 novembre 2019 - Transit de Mercure
Nouveau passage de Mercure devant le Soleil, que je désire absolument voir, le prochain étant annoncé pour 2032.
Comme toujours en cas de phénomène exceptionnel, durant les jours précédents, je surveille différents sites météo sur internet. Et ce n'est pas fameux. En particulier, le matin même du 11 novembre, MétéoFrance et Météoblue ne me laissent pratiquement aucun espoir de voir correctement le transit de Mercure depuis chez moi.
Après comparaison des prévisions de différents sites je décide de partir vers le sud, comme souvent, sans envisager le grand beau temps,mais pour maximiser des chances assez minces. Il semble qu'un étroit couloir avec un ciel voilé ou partiellement nuageux balaye la région d'Ouest en Est, ne laissant qu'un court créneau observable.
Donc départ vers le Sud, autoroute A7, sans trop savoir où je m'arrêterai. Ciel nuageux à Vienne, Valence, je continue. Sortie à Valence sud sous un ciel nuageux laissant filtrer parfois des rayons de soleil. Je tourne, hésite. J'avais dans l'idée de monter sur un plateau où il y a des éoliennes, au-dessus d'Espéluche Mont Lucé, VireVieille, sur la carte IGN). Mais dans cette direction c'est encore plus gris.
Finalement je passe devant une route avec le panneau « sans issue », large et enrobée. Je m'y engage. Ce doit être une voie de service de la SNCF s'arrêtant devant un grand portail au bout de plusieurs centaines de mètres. Pas très champêtre, coincé entre l'autoroute et la voie ferrée, mais tranquille.
J'installe calmement le matériel, L150/1200 achro sur monture azimutale. Je suis en avance.
Le disque solaire est parfois visible à travers les nuages. Normalement ça devrait s'améliorer.
Je fais quelques essais.
Le temps passe et ça se dégrade. Ça fait un moment que je n'ai plus vu le soleil et l'instant du premier contact se rapproche, puis arrive. Le ciel reste opaque en direction du Soleil. A l'ouest, au-dessus des montagnes d'Ardèche, ciel bleu mais lointain, qui ne semble pas vouloir se rapprocher.
Quelques gouttes de pluie pour faire bonne mesure. En désespoir de cause, ce ciel bleu qui ne veut pas venir à moi, je décide d'aller le chercher.
Je charge délicatement et arrime sur le siège arrière le tube de la lunette tout équipé, filtre, flip mirror et APN, viseur solaire. Démontage de la monture et je pars, sous la pluie. Direction Viviers. Puis vers l'Ouest et vers le bleu, sur la nationale 102, direction Aubenas. Le Soleil est souvent visible mais j'ai l'impression que les nuages me suivent, l'éclaircie ne se rapproche que lentement.
Avant Aubenas je prend la direction de Privas. C'est un peu au pif, je ne peux pas consulter une carte en conduisant. Finalement je me rend compte que j'arrive à un endroit que je connais, le col d'Auriolles, sur la D104, en direction du col de l'Escrinet. Le Soleil est maintenant totalement dégagé des nuages, c'est le grand bleu, et un parking en bordure de route me paraît parfaitement situé.
Arrêt, remontage de tout le matériel et pointage: Mercure est bien là, visible dans le viseur de l'appareil photo et dans l'oculaire du flip mirror. L'image semble pas mal turbulente mais on fera avec.
Je fais des séries successives de dix images en variant la mise au point. Il n'y a pas une tache sur le disque solaire pour agrémenter le spectacle, quelques nuages légers auraient pu faire l'affaire, tant pis...
Je n'attends pas la centralité qui ne représente pas grand chose pour ce phénomène, car je redoute un peu la rentrée sur Lyon de cette fin de WE. Je décroche donc avant 16h00 pour rejoindre Privas et la vallée du Rhône. Plus de 400 kms au total...
Et au final il semble que de chez moi j'aurais pu avoir les 1er et 2ème contacts... la météo n'est pas une science exacte.
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