Spectre type d'un Quasar
On sait que les quasars rayonnent dans tous les domaines d'ondes. Ils ont été étudiés par des télescopes spatiaux comme par un télescope de 45cm f/d15 dédié à l'observation dans l'ultra violet de 115 à 325 Nm, l'International Ultraviolet Explorer en service de 1978 à 1996. Un spectre caractéristique et généraliste des quasars a été dressé pour pouvoir découvrir de nouveaux quasars ( de plus en plus lointains ) en reconnaissant des spectres provenant de l'ultra-violet ainsi fortement décalés vers le rouge.
Un quasar est répertorié comme QSO pour " Quasi Stellar Object "
On reconnait les principales raies d'hydrogène Ha, Hb et Hg qui composent le spectre de 3C273 décalé d'un Z de 0.16
Quasar lointain QSO B1422+2309
Un quasar QSO B1422+2309 de magnitude 15.85 et de Z 3.631 a été tenté d'être imagé, le but est de repérer la raie d'hydrogène émis depuis l'ultraviolet, la raie Lyman alpha !
Il est situé dans la constellation du Bouvier.
Observée le 25juin2022 vers 00h00, 33 minutes de 30 secondes de poses cumulées, au TN50/750, SA100, Atik Infinity
Sur l'image, les valeurs en mm sont les longueurs mesurées avec une règle directement sur l'écran de l'étoile ( le point 0 ) jusqu'à la raie identifiée par un ou plusieurs pixels brillants !
Calcul du décalage spectral Z pour Lyman Alpha, la partie attendue comme la plus brillante :
Z=5623/1216 - 1 =3.624
Calcul de Z pour NV ( pas identifiée avec certitude ):
Z=5761/1240 -1 =3.646
Calcul de Z pour SiIV+OIV ( la raie SiIV arrive même à émerger du spectre ! ) :
Z=6492/1400 -1 =3.637
Soit une moyenne de Z = 3.624+3.646+3.637 /3= 3.636
Si je retire le Z de la raie NV qui n'est pas précise :
Z=3.624+3.637 / 2 = 3.6305
à comparer avec le Z officiel qui est de 3.631, le résultat est conforme !
Le Calcul de la vitesse de récession donne :
V=C x (((1+Z)²-1)/((((1+Z)²+1)= 300000km/sec x ((4.632² - 1)/(4.632² + 1))=
Vc=0.91X300000Km/s= 273000 KM/sec
D = Vc/73 * 3.26 =12.2 milliards d'al par rapport aux 13.8 milliards d'al de distance depuis le Big Bang.
La distance dépasse les 12 milliards d'années lumière de la Terre, les photons détectés ont été émis 1,6 milliards d’années après la naissance de l'Univers.
Songez que de nos jours, détecter par un capteur numérique ( pas observer ! ) , un astre faiblement lumineux provenant du début de l'Univers, dans le ciel exquis de l'une des plus grandes villes de France, depuis une terrasse d'un immeuble avec un classique télescope d'astrophotographe débutant est possible !
Ce qui est aussi merveilleux c'est qu'avec l'aide de la science, l'observateur peut détecter et identifier l'objet, puis mesurer et calculer la distance qui le sépare du Quasar ainsi accessible.
Issu du calcul de son Redshift, la vitesse de fuite du Quasar devient tellement importante que nous ressentons l'extraordinaire manifestation de l'expansion de l'Univers qui a commencé à placer les Cosmologistes du siècle dernier sur la voie de la célèbre théorie du Big-Bang !
Les quasars très lointains ( situés à plus de 10 milliards d'années lumière ) sont identifiables par la présence de la forte raie Lyman alpha de l'hydrogène émis depuis l'ultraviolet.
Au delà de la raie Lyman alpha, il y a d'autres raies secondaires de la série de Lyman qui peuvent-être absorbées, formant la définition d'une " forêt de Lyman ". La "forêt de Lyman" est très étudiée par les professionnels qui analysent une quantité de raies d'absorption donnant des informations sur la concentration de gaz présent dans le milieu ambiant de l'espace des premiers milliards d'années lumière de l'Univers.
Arriver à identifier une raie Lyman alpha pour un astronome amateur, est fantastique car nous arrivons aux portes des études des astronomes professionnels. L'observation de l'Univers et même de l'expansion de l'Univers devient à la portée d'un astronome amateur ( pas débutant mais arrivant à un niveau intermédiaire )
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